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Agir à la hauteur de nos ambitions

Je l’ai déjà souligné, j’étais très heureux de voir que la forêt privée occupait une place de choix dans la Stratégie nationale de production de bois du MFFP. Le Gouvernement du Québec désire augmenter la contribution de la forêt privée à l’approvisionnement des usines de 1.4Mm3 de bois d’ici 2023 et de 4Mm3 d’ici 2025. C’est ambitieux et combien motivant.
 
La stratégie prévoit des gestes concrets pour y arriver, dont :
<ol>
  <li>a) Assurer la rentabilité́ économique des investissements en forêt privée,</li>
  <li>b) Accroitre la productivité́ forestière par l’intensification de la sylviculture et l’augmentation des superficies à vocation forestière</li>
  <li>c) Protéger davantage les forêts privées, notamment grâce à l’application du programme d’arrosage contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette.</li>
</ol>
Si je suis heureux d’entendre le ministre, c’est que cette vision devra maintenant se traduire en réalité. En ce sens, des gestes concrets doivent être réalisés rapidement pour faire face à des problèmes qui perdurent. Voici quelques exemples
 
<em>Réaliser la recette sylvicole complète des producteurs sous aménagement</em>
 
En foresterie, nous appelons « recette sylvicole » l’ensemble de la chaîne de travaux qui débute avec le reboisement et s’achève avec la récolte d’un arbre.  Dans les faits, on ne peut sursoir aux travaux non commerciaux de la chaine de travaux sans diminuer la possibilité forestière disponible à court terme.  À titre d’exemple, une plantation qui n’est pas entretenue risque de s’étouffer et devenir improductive.
 
Or, nous ne disposons actuellement pas des ressources nécessaires pour faire l’ensemble de ces travaux chez les quelques 30 000 producteurs actifs. En 2020-2021, ce seront 51,5 M$ que l’État injectera alors qu’environ 62M$ auraient été nécessaires pour soutenir la possibilité forestière.
 
<em>Une augmentation des travaux de reboisement et de sylviculture non commerciale</em>
 
Afin de contribuer au développement des régions, l’ensemble des partenaires de la forêt privée ont accepté de mettre les efforts afin de réaliser plus de travaux commerciaux. Compte-tenu des disponibilités budgétaires limitées, la conséquence fut de réaliser moins de travaux de sylviculture initiale. Ainsi les superficies traitées par les travaux commerciaux ont explosé entre 2008 et 2018 de 75% et représentent maintenant près 60% des superficies traitées. A contrario, la réalisation de travaux non commerciaux a fondu de 54%. Cette stratégie qui avait ses bienfaits à court terme, ne peut évidemment pas être soutenue à long terme sans danger.
 
<em>Un recrutement nécessaire</em>
 
Je supporte l’idée d’avoir plus de producteurs engagés dans la mise en valeur de leur forêt. Cela devient encore plus important dans un contexte où les objectifs visés par le gouvernement du Québec ne peuvent être atteints uniquement par la participation des producteurs actuels. Il faudra inciter de nouveaux à embarquer dans l’aventure et à devenir actifs.
 
Toutefois, si nous voulons y arriver, nous devrons avoir les outils pour supporter la démarche. Les outils fiscaux sont nécessaires. En bout de ligne, on doit pouvoir mettre en œuvre leur plan d’aménagement forestier et exécuter les travaux qui y sont prévus.
 
<em>La tordeuse du bourgeon de l’épinette</em>
 
Comme le disait un représentant d’un partenaire de la forêt privée :« la TBE choisit elle-même son agenda et son plan d’action.»  Ce faisant, son apparition fait en sorte de diriger beaucoup d’argent vers ces travaux, ce qui ampute encore plus la réalisation de la recette sylvicole dans les secteurs affectés.
 
<strong>Solutions</strong>
 
Vous me voyez venir, j’imagine. Annoncer des objectifs aussi ambitieux impose une obligation de résultats dans la recherche d’investissements. Le vrai test de la stratégie nationale de production de bois se passera lors du prochain budget. Si nous sommes réellement sérieux, nous devrions voir une augmentation substantielle dans les investissements de l’État en forêt privée. Nous devrions aussi voir apparaître des actions pour améliorer les processus et l’efficience des opérations, de la part de tous les partenaires.  Nous, on s’y engage.
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Mars 2024

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