Logo Le Monde Forestier Menu

Budget 2024 : la forêt privée toujours en mode solution!

Cette année, dans le cadre des consultations prébudgétaires 2024-2025, trois partenaires de la forêt privées ont uni leurs efforts afin de produire un mémoire collaboratif, soit : Groupements forestiers Québec (GFQ), la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) et le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ). 

À un moment où il y a peu de marge de manoeuvre dans la gestion des finances publiques et où le gouvernement laisse planer des baisses de possibilités forestières en forêt publique, il a été convenu d’élaborer un plan de valorisation des bois des forêts privées. Ce plan aurait les effets suivants : 
  • Accroissement de 204 M$ de la valeur des bois récoltés dans les forêts privées du Québec;  
  • 460 M$ supplémentaires en revenus fiscaux et parafiscaux aux différents paliers gouvernementaux;  
  • Augmentation de la résilience des forêts privées aux changements climatiques; 
  • Augmentation de près de 1 million de tonnes de CO2 stocké annuellement et à long terme. 
Si je vous dis que la mise en œuvre de ce plan nécessiterait uniquement le maintien des programmes et enveloppes déjà en place en 2023-2024 et l’ajout d’un montant de 21M$ par année, pour les cinq prochaines années, vous seriez intéressé? Dans cet éditorial, j’ai extrait quelques sections du mémoire. La version complète est disponible sur le site Web de GFQ.
 
Mise en contexte 
Dans les années 1980 et 1990, des investissements massifs ont été réalisés en forêt privée. Le nombre de plants forestiers mis en terre a culminé à 86 millions en 1988 et 1989, comparativement à seulement 15 millions en 2021. Près de quarante ans plus tard, ce massif de plantations arrive à maturité et il est dorénavant possible d’y réaliser de la récolte commerciale. Le capital forestier généré depuis cette période peut maintenant bénéficier à l’industrie de transformation des bois et à l’économie du Québec.  

Malgré le caractère primordial d’aménager adéquatement les forêts québécoises, force est de constater que les budgets alloués par l’État afin de valoriser les volumes disponibles en terre privée (à proximité des usines) ne suffisent pas pour envoyer un signal économique aux propriétaires afin de les inciter à mettre en valeur leurs forêts. Pour ainsi dire, il s’avère impossible d’augmenter les superficies sous aménagement afin de produire du bois tout en diminuant la vulnérabilité des forêts aux changements climatiques. 

En 2022, la récolte de bois en forêt privée s’est chiffrée à 6,0 Mm3. En incluant le prélèvement de bois de chauffage, cette récolte a correspondu à 46 % de la possibilité forestière estimée à 16,9 Mm3.  

En forêt privée, les investissements (traitements sylvicoles) des 50 dernières années seront synonymes de revenus importants et rapides pour l’État et la société à condition de soutenir adéquatement les propriétaires dans la remise en production. Un propriétaire ne sera pas intéressé à la récolte s’il n’obtient pas la garantie que la forêt sera bien régénérée en essences désirées et résilientes aux changements climatiques.  

Les bénéfices liés à la récolte de bois sont partagés entre les propriétaires forestiers, les entreprises de récolte et de transport, les usines de transformation, de même que l’État, il va de soi qu’on ne peut pas demander uniquement aux propriétaires d’assurer la remise en production des sites récoltés. Le soutien de l’État est essentiel pour assurer la mise en valeur des forêts privées. 

Notre proposition 
Nos organisations proposent de valoriser le bois des forêts privées afin d’accroître les volumes disponibles à la transformation en liant à travers le temps les investissements requis pour réaliser les travaux sylvicoles essentiels à l’atteinte des objectifs.  

Financée à même les revenus de fiscalité et de parafiscalité générés par la récolte et la transformation du bois, l’initiative que nous proposons aura pour effet de devancer certaines récoltes et d’assurer la remise en production des superficies récoltées, de manière à garantir aux générations futures des forêts saines et productives.  

Elle permettra également d’étaler l’arrivée massive d’une montagne de bois issue des plantations, situation qui serait déstructurant pour les revenus des producteurs de forêt privée, pour la planification et la réalisation des travaux via les groupements forestiers et les conseillers forestiers, ainsi que pour la valorisation du produit par les usines de transformation des bois. Ne pas agir en ce sens aura pour effet de réduire pour une longue période les volumes de bois transformables par les scieries.  

Ce projet visant à favoriser le développement de la forêt privée au Québec vient tout juste d’être partagé au ministère des Finances dans le cadre de la consultation prébudgétaire. Nous vous tiendrons informés des développements!  

Bonne année 2024! 
 
Facebook Courriel

Partager

Dernière édition

Mars 2024

Mars 2024