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La plus haute distinction pour Éric Simard

En octobre, le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité décorait ses lauréats de l’Ordre du Mérite coopératif et mutualiste québécois lors d’un gala tenu à Lévis. Deux personnes ont reçu le plus haut degré de reconnaissance, dont ÉRIC SIMARD, une figure bien connue de la coopération forestière, soulignant ainsi sa contribution au rayonnement et au développement du mouvement coopératif et mutualiste québécois.
Nathalie St-Pierre
Dans son discours de remerciement, Éric Simard soulignait ceci : pour bien connaître la coopération, il faut la connaître dans son sens large, s’impliquer, faire preuve d’ouverture, mieux comprendre. Voilà qui résume fort bien son parcours de plus de 25 ans dans le milieu coopératif.
Coops forestières : bien plus que du bois
M. Simard a occupé pendant 25 ans le poste de directeur administratif de la Coopérative forestière Ferland-Boileau, située dans le village du même nom, dans les forêts du Fjord-du-Saguenay. Parmi les réalisations dont il est fier, il mentionne la valorisation des sous-produits et la diversification des activités, notamment en collaborant avec différents partenaires, dont des chercheurs et des chimistes qui ont permis de développer des produits à base d’huiles essentielles utilisés en cosmétique.
« Oui, la coop récolte le bois et le transforme à la scierie, mais il y a d’autres avenues. Il y a eu une ouverture à ça et je remercie mes confrères qui ont accepté de s’engager dans ça. On a fait à Ferland-Boileau des choses qui n’avaient presque jamais été faites au Québec. Ça a aussi permis d’amener d’autres types d’emplois en foresterie », raconte M. Simard. Il souligne au passage que le modèle coopératif a sûrement aidé à obtenir cette ouverture pour des projets qui n’engrangent pas ou peu de revenus sur plusieurs années.
« C’est parfois difficile de faire connaître le statut de coopérative. Contrairement à un OBNL, on veut être rentable, comme une entreprise privée, mais on veut aussi faire du développement collectif. J’ai une grande confiance dans les coopératives forestières. L’historique des dernières années démontre la stabilité et la sécurité. Oui, il y a eu des fusions et des disparitions, mais ç’a été moins bouleversant que dans le secteur privé. Le secteur forestier est un peu instable. On a vécu des crises où on a été près de mettre la clé sous la porte, mais les coopératives ont plus qu’un enjeu économique. Elles ont aussi des enjeux sociaux. Les coopératives forestières contribuent à la vitalité des villages. On a une pression sociale afin de maintenir la vie du village. Si la coopérative part, tout part avec », poursuit-il en illustrant son propos par l’implication de la Coop Ferland-Boileau sur le comité qui souhaite créer une coopérative de solidarité afin de rouvrir le dépanneur du village qui vient de fermer.
« La coopération, ça se vit à l’extérieur de notre coop »
Le parcours d’Éric Simard démontre que ses bottines suivent ses babines. Faire preuve d’ouverture, apporter son aide et sa collaboration ailleurs dans le mouvement coopératif : ce sont plus que des paroles pour lui.
À Ferland-Boileau, il s’est impliqué auprès d’une bleuetière coopérative, du conseil municipal et dans le domaine de la villégiature touristique.
À l’échelle du Québec, il a partagé son expertise en ressources humaines avec la Fédération québécoise des coopératives forestières et a siégé au Comité sectoriel de main-d’œuvre en aménagement forestier. Il a également été administrateur et président à la Coopérative de développement régional (CDR) Saguenay-Lac-Saint-Jean et participé avec des confrères d’autres CDR à la création de la CDR du Québec en 2016.
Depuis deux ans, il occupe un poste à la coop de solidarité Le Relait où il développe le volet main-d’œuvre afin de soutenir les producteurs agricoles membres pour qu’ils puissent bénéficier de congés. « J’avais envie d’un nouveau défi. L’agricole et le forestier, c’est lié et les enjeux ont beaucoup de similitudes. Le défi en ressources humaines m’a interpellé. La grosse différence, c’est qu’en foresterie, on peut mettre l’abatteuse à off alors que dans le secteur agricole, c’est 24 heures par jour, 7 jours par semaine », explique-t-il.
Des forêts du Québec au café d’Amérique centrale
Éric Simard s’est également impliqué auprès de SOCODEVI avec qui il a fait trois missions d’appui aux coopératives locales en Amérique centrale et du sud où il aidait à implanter des outils de gestion financière afin de maintenir des coopératives de producteurs de café et de cacao qui procurent travail et revenus à de nombreuses familles. « La coopération internationale, ça nous apporte une ouverture sur les enjeux sociaux. C’est difficile à expliquer ce que ça change en nous. Je crois que ça change au sens large nos valeurs coopératives. Ça suscite la réflexion. Entrer en contact avec la population, partager leurs enjeux. Je craignais que ce soit difficile de m’intégrer là-bas, mais c’est revenir et décrocher des enjeux qu’ils vivent qui a été difficile », confie M. Simard.
 
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Avril 2024

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