L’importance de la planification forestière

On pourrait croire que la forêt se gère d’elle-même. Après tout, les arbres poussent, les saisons passent et la nature suit son cours. Mais dans un Québec où les forêts privées sont morcelées en des dizaines de milliers de petites propriétés et où les défis climatiques, économiques et logistiques s’intensifient, cette vision romantique ne suffit plus. Plus que jamais, la planification rigoureuse s’appuyant sur la science, concertée et orientée vers l’aménagement forestier actif d’un boisé est nécessaire.
C’est dans cet esprit que l’État exige, pour obtenir un statut de producteur forestier et des incitatifs, qu’un plan d’aménagement signé par un ingénieur forestier soit déposé. Cette obligation n’est pas une simple formalité : elle traduit une exigence de gestion structurée, fondée sur des données précises, des objectifs clairs et une connaissance approfondie du territoire.
Dans l’éditorial précédent, je mentionnais que la superficie moyenne des lots privés diminuait au Québec. Beaucoup de nouveaux propriétaires détiennent de petites parcelles, souvent inférieures à 40 hectares. À cette échelle, il devient difficile de justifier seul les coûts d’un chantier forestier. Dans ce contexte, la planification permet de regrouper les interventions, de synchroniser les efforts et de bâtir des projets collectifs rentables.
Les groupements forestiers jouent ici un rôle central. Ils rassemblent les priorités d’aménagement de milliers de propriétaires et organisent les travaux à l’échelle régionale. En mutualisant les ressources, ils rendent possibles des opérations qui seraient autrement irréalisables pour un propriétaire isolé.
Loin de se limiter à l’inventaire forestier, le plan d’aménagement est aussi un outil logistique. Il permet d’organiser des travaux et des récoltes dans le temps, d’anticiper les besoins des usines et d’optimiser le transport. En structurant les approvisionnements, les groupements peuvent établir des ententes prévisibles avec les entrepreneurs et les camionneurs. Résultat : moins de déplacements inutiles, une meilleure utilisation des équipements et des coûts d’opération plus faibles.
C’est cette capacité à planifier efficacement qui transforme un regroupement de petits lots en un véritable levier économique. En effet, les entreprises de transformation recherchent de la fiabilité, des volumes stables et des livraisons bien coordonnées. La planification forestière répond à ces attentes en structurant l’offre de bois à long terme.
Aujourd’hui, les logiciels spécialisés comme GFQGÉO permettent aux professionnels des groupements forestiers de visualiser les priorités des quelque 28 500 propriétaires regroupés. Ces informations stratégiques concernant les motivations des propriétaires, les intentions de récolte, les types de peuplements, les contraintes écologiques et autres, permettent d’identifier rapidement les occasions d’intervenir efficacement sur le terrain.
Ces outils soutiennent une gestion proactive. Ils facilitent la constitution de blocs de coupe cohérents, la planification de travaux sylvicoles à grande échelle et la réponse aux demandes spécifiques des marchés. C’est dans ces bases de données que naissent les projets porteurs, où les intérêts des propriétaires, des transformateurs et des opérateurs convergent.
Les plans d’aménagement d’aujourd’hui ne se limitent plus à la production. Ils tiennent compte des milieux sensibles, de la biodiversité et, de plus en plus, des effets des changements climatiques. Des initiatives comme la boîte à outils forêt, développée avec Conservation de la nature Canada et d’autres partenaires, permettent d’intégrer des critères de connectivité écologique, de vulnérabilité forestière et d’adaptation des forêts aux changements climatiques. Ces éléments enrichissent la planification, la rendant encore plus pertinente et durable.
Exiger la signature d’un ingénieur forestier, c’est reconnaître que l’aménagement forestier est un acte professionnel. C’est assurer que les interventions tiennent compte des bonnes pratiques, des réalités du terrain et des attentes du milieu. Cela permet aussi de renforcer la crédibilité de l’ensemble du secteur forestier privé auprès des instances publiques, des partenaires industriels et de la population.
Enfin, il est essentiel de maintenir une relation étroite entre les propriétaires et leur « forestier de famille ». Ensemble, ils partagent une connaissance fine du terrain, définissent les objectifs d’aménagement et repèrent les occasions à saisir. Le plan d’aménagement forestier devient alors bien plus qu’un simple document : c’est l’outil structurant de cette relation de confiance.
Établi sur un horizon de dix ans, ce plan permet de bâtir des projets concrets, d’en assurer la réalisation et de réajuster les interventions selon les imprévus ou les nouvelles priorités. En somme, une planification bien conçue constitue la base d’un aménagement rentable, cohérent et durable. Elle transforme la fragmentation du territoire privé en avantage collectif. Est-ce le temps de mettre à jour votre plan?
C’est dans cet esprit que l’État exige, pour obtenir un statut de producteur forestier et des incitatifs, qu’un plan d’aménagement signé par un ingénieur forestier soit déposé. Cette obligation n’est pas une simple formalité : elle traduit une exigence de gestion structurée, fondée sur des données précises, des objectifs clairs et une connaissance approfondie du territoire.
Dans l’éditorial précédent, je mentionnais que la superficie moyenne des lots privés diminuait au Québec. Beaucoup de nouveaux propriétaires détiennent de petites parcelles, souvent inférieures à 40 hectares. À cette échelle, il devient difficile de justifier seul les coûts d’un chantier forestier. Dans ce contexte, la planification permet de regrouper les interventions, de synchroniser les efforts et de bâtir des projets collectifs rentables.
Les groupements forestiers jouent ici un rôle central. Ils rassemblent les priorités d’aménagement de milliers de propriétaires et organisent les travaux à l’échelle régionale. En mutualisant les ressources, ils rendent possibles des opérations qui seraient autrement irréalisables pour un propriétaire isolé.
Loin de se limiter à l’inventaire forestier, le plan d’aménagement est aussi un outil logistique. Il permet d’organiser des travaux et des récoltes dans le temps, d’anticiper les besoins des usines et d’optimiser le transport. En structurant les approvisionnements, les groupements peuvent établir des ententes prévisibles avec les entrepreneurs et les camionneurs. Résultat : moins de déplacements inutiles, une meilleure utilisation des équipements et des coûts d’opération plus faibles.
C’est cette capacité à planifier efficacement qui transforme un regroupement de petits lots en un véritable levier économique. En effet, les entreprises de transformation recherchent de la fiabilité, des volumes stables et des livraisons bien coordonnées. La planification forestière répond à ces attentes en structurant l’offre de bois à long terme.
Aujourd’hui, les logiciels spécialisés comme GFQGÉO permettent aux professionnels des groupements forestiers de visualiser les priorités des quelque 28 500 propriétaires regroupés. Ces informations stratégiques concernant les motivations des propriétaires, les intentions de récolte, les types de peuplements, les contraintes écologiques et autres, permettent d’identifier rapidement les occasions d’intervenir efficacement sur le terrain.
Ces outils soutiennent une gestion proactive. Ils facilitent la constitution de blocs de coupe cohérents, la planification de travaux sylvicoles à grande échelle et la réponse aux demandes spécifiques des marchés. C’est dans ces bases de données que naissent les projets porteurs, où les intérêts des propriétaires, des transformateurs et des opérateurs convergent.
Les plans d’aménagement d’aujourd’hui ne se limitent plus à la production. Ils tiennent compte des milieux sensibles, de la biodiversité et, de plus en plus, des effets des changements climatiques. Des initiatives comme la boîte à outils forêt, développée avec Conservation de la nature Canada et d’autres partenaires, permettent d’intégrer des critères de connectivité écologique, de vulnérabilité forestière et d’adaptation des forêts aux changements climatiques. Ces éléments enrichissent la planification, la rendant encore plus pertinente et durable.
Exiger la signature d’un ingénieur forestier, c’est reconnaître que l’aménagement forestier est un acte professionnel. C’est assurer que les interventions tiennent compte des bonnes pratiques, des réalités du terrain et des attentes du milieu. Cela permet aussi de renforcer la crédibilité de l’ensemble du secteur forestier privé auprès des instances publiques, des partenaires industriels et de la population.
Enfin, il est essentiel de maintenir une relation étroite entre les propriétaires et leur « forestier de famille ». Ensemble, ils partagent une connaissance fine du terrain, définissent les objectifs d’aménagement et repèrent les occasions à saisir. Le plan d’aménagement forestier devient alors bien plus qu’un simple document : c’est l’outil structurant de cette relation de confiance.
Établi sur un horizon de dix ans, ce plan permet de bâtir des projets concrets, d’en assurer la réalisation et de réajuster les interventions selon les imprévus ou les nouvelles priorités. En somme, une planification bien conçue constitue la base d’un aménagement rentable, cohérent et durable. Elle transforme la fragmentation du territoire privé en avantage collectif. Est-ce le temps de mettre à jour votre plan?
Dernière édition
Mai-juin 2025
