C’est fait, le gouvernement du Québec a publié le budget 2023-2024, le 21 mars dernier. J’avais terminé mon dernier éditorial en mentionnant que nous accueillerions volontiers une hausse des budgets d’aménagement en forêt privée afin de favoriser l’atteinte de cibles gouvernementales comme celles de la Stratégie nationale de production de bois.
À la lecture du premier paragraphe du mot du ministre des Finances, j’avais bon espoir que ce budget offre une prévisibilité au secteur forestier pour les prochaines années. Voici le contenu dudit paragraphe : 
Le budget 2023‑2024 jette les bases de notre action pour les quatre prochaines années. Nous sommes engagés à bâtir un Québec plus prospère et plus vert, doté d’un système de santé performant et d’un réseau scolaire qui fournira à nos jeunes tous les outils dont ils ont besoin pour réussir.
À ce moment, mon niveau d’excitation était relativement élevé, considérant que l’investissement sylvicole et l’aménagement forestier durable sont clairement des moyens pour atteindre ces objectifs.
À la suite d’une analyse fine du budget, j’ai noté la volonté du gouvernement d’investir de façon importante dans la préservation de la biodiversité et la lutte aux changements climatiques. Il prévoit un investissement de 475 M$ pour protéger la biodiversité et favoriser l’accès à la nature dans le cadre du Plan nature 2030.
Les groupements forestiers et les propriétaires de boisés qu’ils représentent sont à l’affut des meilleures pratiques environnementales et des solutions à mettre de l’avant afin de protéger la biodiversité et de lutter contre les changements climatiques. Ainsi, nous sommes prêts à collaborer avec le gouvernement afin de contribuer à l’élaboration du Plan nature.
Le plan budgétaire du Québec comprend également un montant de 98 M$ afin d’augmenter le niveau d’investissements en travaux sylvicoles, auquel s’ajoutent 20 M$ sur deux ans pour la protection des forêts publiques contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette, ainsi qu’une aide ponctuelle de 10 M$ pour soutenir la structure industrielle forestière des régions de l’Outaouais et des Laurentides.
Si la part des investissements sylvicoles qui ira en forêt privée est encore inconnue, GFQ réalise des représentations auprès du gouvernement pour que celle-ci soit à la hauteur des attentes. Les forêts privées sont productives, riches en biodiversité et situées à proximité des usines. Elles génèrent beaucoup de richesses et d’emplois liés à la sylviculture et à la transformation du bois, tout en maintenant des écosystèmes forestiers sains et résilients.
Le budget du Québec prévoit aussi une bonification de 10 M$ pour l’offensive de transformation numérique (OTN) en 2023, ainsi que 40 M$ pour une année supplémentaire en 2024. GFQ y voit une excellente mesure pour l’ensemble du secteur de la forêt privée, d’autant plus que l’organisme a été mandaté par le gouvernement pour piloter, en collaboration avec FPInnovations, l’OTN en forêt privée. C’est une initiative qui nous permet d’accompagner les groupements forestiers et les propriétaires de boisés privés dans leur virage numérique. Ainsi, nous pouvons gagner en efficacité, ce qui nous aide grandement en contexte de pénurie de main-d’œuvre.
De façon général, je constate que ce budget ne répond pas encore au besoin de prévisibilité au secteur forestier pour les prochaines années. Cependant, il offre quelques opportunités et nous avons plusieurs solutions et idées afin de bâtir un Québec plus prospère et plus vert.
Le gouvernement du Canada a lui aussi déposé son budget en mars dernier. Il prévoit notamment l’investissement de 184 M$ sur trois ans afin de surveiller les espèces fauniques en péril, de les protéger et de favoriser le rétablissement de leurs populations.
Il va sans dire, l’environnement fait actuellement partie des enjeux prioritaires des deux paliers de gouvernements. Les groupements forestiers devraient ainsi pouvoir proposer davantage de services environnementaux aux propriétaires de boisés dans les prochaines années.