Rebâtir ensemble la confiance et la valeur de notre forêt
Le 14 octobre dernier, les États-Unis ont imposé une nouvelle taxe de 10 % sur le bois de construction canadien. Pour plusieurs, cette nouvelle a eu l’effet d’un coup de massue, considérant qu’elle s’ajoute aux droits de douane cumulatifs de plus de 35 % déjà en vigueur. Le protectionnisme refait surface, mettant à rude épreuve le secteur forestier. Mais à travers cette situation frustrante, nous devons collectivement résister à la tentation du découragement. Chaque crise recèle aussi une occasion : celle de nous remettre en mouvement et de redéfinir notre rapport à la forêt.
La lettre ouverte publiée par Patrick Pineault (voir en page trois de ce journal), président de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec, a eu le mérite de rappeler une vérité fondamentale : la forêt québécoise mérite mieux que l’indifférence. Son appel à la mobilisation trouve un écho direct dans la réalité vécue sur le terrain par les 29 000 propriétaires de boisés privés et les 35 groupements forestiers que nous représentons. Nous voyons, chaque jour, la forêt québécoise à hauteur d’humains : celle des propriétaires qui entretiennent leurs boisés, des travailleurs qui en assurent la mise en valeur et des communautés rurales qui en vivent. Aujourd’hui, cette forêt a besoin que nous agissions ensemble, pas dans la panique, mais avec lucidité et courage.
La taxe américaine ne doit pas être vue comme un simple irritant commercial. Elle met en lumière nos vulnérabilités structurelles : dépendance excessive à un seul marché d’exportation, lourdeur réglementaire, fragmentation des politiques publiques et reconnaissance encore incomplète du rôle des forêts privées dans l’économie verte du Québec. Mais elle nous rappelle aussi nos forces. Nous avons un modèle de gestion collectif, ancré dans les régions, qui allie efficacité économique et durabilité. Nous avons des femmes et des hommes passionnés, capables d’adapter leurs pratiques, de moderniser leurs outils et de collaborer au-delà des frontières administratives. Et nous avons, enfin, une ressource renouvelable exceptionnelle qui peut, lorsqu’on lui en donne les moyens, contribuer directement à la relance économique et à la lutte climatique.
Dans les dernières semaines, nous avons vu naître un momentum dans le milieu forestier : des discussions franches entre acteurs publics et privés, des regroupements qui s’organisent pour réfléchir à des solutions structurantes, et une volonté commune de sortir des logiques de cloisonnement.
À la lumière d’une analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces, il apparaît clairement que la résilience du secteur passera par la cohésion. Nos forces sont humaines et territoriales; nos faiblesses, administratives et politiques. Nos opportunités sont immenses, construction en bois, marchés de proximité, transition énergétique, mais nos menaces exigent une réponse concertée : protectionnisme, perte de compétitivité, désengagement social.
À ce stade, il serait prématuré de présenter toutes les idées mises de l’avant par nos partenaires : une priorisation s’impose avant de se tourner vers les deux paliers de gouvernement. Toutefois, certaines pistes ont été explorées comme :
La forêt québécoise n’a pas besoin de compassion, elle a besoin de confiance. Confiance envers ceux et celles qui l’aménagent, la protègent et en vivent. Et confiance, surtout, dans notre capacité collective à transformer les crises en occasions de bâtir mieux.
La lettre ouverte publiée par Patrick Pineault (voir en page trois de ce journal), président de l’Ordre des ingénieurs forestiers du Québec, a eu le mérite de rappeler une vérité fondamentale : la forêt québécoise mérite mieux que l’indifférence. Son appel à la mobilisation trouve un écho direct dans la réalité vécue sur le terrain par les 29 000 propriétaires de boisés privés et les 35 groupements forestiers que nous représentons. Nous voyons, chaque jour, la forêt québécoise à hauteur d’humains : celle des propriétaires qui entretiennent leurs boisés, des travailleurs qui en assurent la mise en valeur et des communautés rurales qui en vivent. Aujourd’hui, cette forêt a besoin que nous agissions ensemble, pas dans la panique, mais avec lucidité et courage.
La taxe américaine ne doit pas être vue comme un simple irritant commercial. Elle met en lumière nos vulnérabilités structurelles : dépendance excessive à un seul marché d’exportation, lourdeur réglementaire, fragmentation des politiques publiques et reconnaissance encore incomplète du rôle des forêts privées dans l’économie verte du Québec. Mais elle nous rappelle aussi nos forces. Nous avons un modèle de gestion collectif, ancré dans les régions, qui allie efficacité économique et durabilité. Nous avons des femmes et des hommes passionnés, capables d’adapter leurs pratiques, de moderniser leurs outils et de collaborer au-delà des frontières administratives. Et nous avons, enfin, une ressource renouvelable exceptionnelle qui peut, lorsqu’on lui en donne les moyens, contribuer directement à la relance économique et à la lutte climatique.
Dans les dernières semaines, nous avons vu naître un momentum dans le milieu forestier : des discussions franches entre acteurs publics et privés, des regroupements qui s’organisent pour réfléchir à des solutions structurantes, et une volonté commune de sortir des logiques de cloisonnement.
À la lumière d’une analyse des forces, faiblesses, opportunités et menaces, il apparaît clairement que la résilience du secteur passera par la cohésion. Nos forces sont humaines et territoriales; nos faiblesses, administratives et politiques. Nos opportunités sont immenses, construction en bois, marchés de proximité, transition énergétique, mais nos menaces exigent une réponse concertée : protectionnisme, perte de compétitivité, désengagement social.
À ce stade, il serait prématuré de présenter toutes les idées mises de l’avant par nos partenaires : une priorisation s’impose avant de se tourner vers les deux paliers de gouvernement. Toutefois, certaines pistes ont été explorées comme :
- Donner du mordant à une politique favorisant le bois dans la construction ;
- Défendre des exemptions ciblées aux droits de douane ;
- Intégrer des indicateurs de biodiversité et de gestion du risque dans nos pratiques;
- Créer un Fonds d’innovation spécifique au secteur ;
- Lancer un programme de communication et de co-gouvernance avec les Premières Nations ;
- Alléger les cadres réglementaires qui freinent l’innovation ;
- Simplifier la réglementation municipale en harmonisant les règles sur l’aménagement durable des forêts privées à l’échelle des MRC.
La forêt québécoise n’a pas besoin de compassion, elle a besoin de confiance. Confiance envers ceux et celles qui l’aménagent, la protègent et en vivent. Et confiance, surtout, dans notre capacité collective à transformer les crises en occasions de bâtir mieux.
Dernière édition
Octobre 2025