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Un outil incontournable pour le développement des coops forestières

Le 11 juillet dernier, à Montréal, le ministre délégué à l’Économie, Christopher Skeete, faisait l’annonce du renouvellement très attendu du Plan d’action gouvernemental en économie sociale (PAGES) couvrant la période 2025 à 2030.
 
Plusieurs priorités mises de l’avant dans ce plan favoriseront l’accélération de la contribution des coopératives aux enjeux socio-économiques du Québec dont la vitalité des territoires, le maintien des services de proximité en région, l’amélioration de la productivité et de la compétitivité, la dispense de services liés au vieillissement de la population, le logement abordable, l’autonomie alimentaire, la reprise d’entreprises et plus largement le maintien de la propriété québécoise des entreprises. Pour les coopératives forestières, c’est assurément l’annonce de l’entente de partenariat du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM) avec le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE), ratifiée pour deux ans, qui aura le plus d’impact par le biais du financement du soutien à leur développement et de l’aide à leur consolidation. C’est un précieux outil que les coopératives de notre réseau utilisent au maximum depuis de nombreuses années.
 
L’Entente de partenariat pour le développement des coopératives s’articule autour de trois actions pour les coopératives forestières : fournir un accompagnement adapté aux coopératives (volet B), soutenir le développement de projets sectoriels structurants (volet D) et financer des projets de redressement de coopératives stratégiques pour leur secteur ou leur collectivité. Annuellement, l’enveloppe réservée au développement coopératif sectoriel s’élèvera à 2 M$.
 
Volet accompagnement des coopératives (volet B)
Ce volet a été présent dans toutes les ententes de partenariat MEIE-CQCM. Il vise à fournir un accompagnement sectoriel adapté aux réalités des coopératives. C’est ce que les coopératives de notre réseau connaissent sous le vocable heures subventionnées d’accompagnement volet B.
 
Chaque organisme coopératif sectoriel admissible à l’Entente, comme la Fédération québécoise des coopératives forestières (FQCF), dispose d’une enveloppe dédiée dont les critères d’attribution sont résolus par le conseil d’administration du CQCM. Il ne s’agit pas d’un financement de fonctionnement, mais d’un remboursement d’une partie des coûts d’accompagnement réalisé auprès des coopératives de leur réseau. L’an dernier, la FQCF avait vu son enveloppe dédiée augmenter de près de 66 % comparativement à l’année précédente. Pour les deux prochaines années, les mêmes enveloppes que l’an dernier seront reconduites. La FQCF mettra donc annuellement, à la disposition de ses membres, 155 580 $ de financement pour de l’accompagnement.
 
Volet projets sectoriels structurants (volet D)
Le CQCM reconnaît l’expertise des fédérations de coopératives pour la réalisation de projets sectoriels structurants pour l’ensemble de leur réseau. Il estime que l’utilisation d’une approche sectorielle permet de mutualiser efficacement des outils et de concentrer une expertise spécifique à chaque secteur d’activité afin de les rendre accessibles à leurs coopératives. Une enveloppe de 425 000 $ sera donc disponible annuellement pour les fédérations qui pourront déposer des propositions de projets structurants pour leur réseau. Un comité d’évaluation attribuera du financement aux projets qui auront le potentiel d’avoir le plus d’effets structurants sur leur réseau.
 
Les coopératives de la FQCF connaissent davantage ces projets sous le vocable volet D. Pour 2025-2026, la FQCF a obtenu du financement pour la réalisation de deux projets structurants par le biais de cette enveloppe.
 
Le premier projet consiste en l’élaboration d’un prototype informatique évolutif pour la gestion des travaux sylvicoles non commerciaux. La solution informatique utilisera des données structurées pour automatiser, organiser, et optimiser la gestion de processus, de ressources, ou d'activités dans les coopératives de sylviculture. Le système collectera, stockera, analysera et interprétera les données pour soutenir la prise de décision, améliorer l’efficacité et garantir la conformité des travaux sylvicoles. Le niveau de maturité du système évoluera en fonction de la complexité des technologies intégrées.
 
Le deuxième projet concerne la réalisation d’un plan de contingence pour l’ensemble du réseau des coopératives forestières. Le secteur forestier québécois est fortement influencé par les cycles économiques. Il traverse des crises de façon périodique, mais celle-ci est majeure et la FQCF jugeait important de nous préparer le mieux possible pour réussir à la traverser sans lourdes pertes. Avant même la menace d’imposition de tarifs douaniers par Donald Trump, le secteur forestier avait du mal à s’en sortir, notamment en raison du prix du bois d’œuvre trop bas pour couvrir les coûts fixes de nombreuses scieries et d’un régime forestier trop rigide, obligeant les acteurs à œuvrer en silos et augmentant ainsi les frais d’exploitation des entreprises. De plus, le contexte économique, environnemental et sociopolitique anticipé pour les prochaines années nous porte à croire qu’il sera particulièrement difficile pour les coopératives forestières de maintenir leurs activités régulières. En effet, les coopératives forestières ont été affectées par des changements majeurs au cours des dernières années qui ont fragilisé la quasi-totalité de la chaîne de production en forêt. C’est notamment pour ces raisons que la Fédération a voulu se doter d’un plan de contingence.
 
L’exercice consistera à prendre chacune des coopératives du réseau, à effectuer une analyse de risques ainsi qu’une cartographie des entreprises liées et à établir un plan d’action en cas de menace à la survie. Ainsi, pour chaque coopérative du réseau, les éléments suivants seront analysés :
  • Santé financière de la coopérative
  • Liste des entreprises liées;
  • Analyse de sa gouvernance;
  • Identification des forces, des faiblesses, des opportunités et des menaces;
  • Élaboration d’une analyse de risques et évaluation du degré de vulnérabilité;
  • Identification des différentes solutions à sa portée advenant la concrétisation des menaces;
  • Élaboration d’un scénario de « sauvetage » pour conserver ses membres et ses activités à l’intérieur du réseau advenant une menace à la survie.
 
Par la suite, un tableau de bord sera élaboré pour permettre au conseil d’administration de la Fédération de suivre l’évolution de la santé globale du réseau des coopératives forestières.
 
À partir de l’ensemble de ces renseignements, un plan de contingence pour le réseau des coopératives forestières sera élaboré.
 
Volet redressement et aide aux coopératives en difficulté
Enfin, une enveloppe annuelle nationale de 250 000 $ est mise à la disposition des fédérations sectorielles et de la Coopérative de développement régional du Québec pour obtenir de l’aide financière allant jusqu’à 50 000 $ par coopérative pour de l'accompagnement en expertise spécialisée en redressement pour aider les coopératives en difficulté. Ces accompagnements de redressement doivent se distinguer d’une intervention de consolidation régulière, par un fort niveau d’intervention de l’organisme accompagnateur nécessitant une expertise (interne ou externe) en redressement de coopérative.
 
Ce volet peut permettre de financer le salaire d’un redresseur-expert interne au réseau, par exemple un redresseur de la fédération dont la coopérative est membre et/ou de financer un mandat de redressement donné à un consultant externe ou une firme spécialisée en redressement. Il peut également permettre de financer les travaux nécessaires au redressement qui demande de recourir à des expertises spécialisées, internes ou externes, comme un comptable, un avocat ou un autre spécialiste.
 
Pour être admissible à ce volet, la coopérative doit avoir un impact stratégique, territorial ou sectoriel et le projet doit démontrer un bon potentiel de redressement-relance et avoir l’appui des membres ou de la collectivité.
 
L’Entente de partenariat
Au total, un montant de 13,44 millions de dollars a été alloué au Conseil québécois de la coopération et de la mutualité dans le cadre de l’Entente de partenariat pour le développement des coopératives. Cette entente de deux ans permettra aux organismes de soutien au développement coopératif, dont les fédérations de coopératives, comme la FQCF, d’accompagner les coopératives aux différents stades de leur cycle de vie et de contribuer à la réalisation d’activités structurantes pour le développement coopératif aux échelles nationale, régionale et sectorielle.
 
La Fédération québécoise des coopératives forestières salue le renouvellement de cette entente de partenariat entre le CQCM et le gouvernement du Québec qui constitue un levier stratégique important pour toutes les coopératives du Québec.
 
 
 
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Juillet 2025

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