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Une crise porteuse d’opportunités

Non seulement le secteur forestier se tire-t-il pas si mal de la crise entourant la pandémie de COVID-19, mais ses perspectives d’avenir apparaissent aussi très encourageantes. À la condition toutefois de voir les principaux acteurs du secteur saisir les opportunités qui se présentent à eux, notamment, en matière de main-d’oeuvre.

Dany Rousseau

Tel est l’un des principaux constats qui est ressorti du colloque annuel de ForêtCompétences qui s’est déroulé en mode virtuel, le 11 novembre dernier, sous le thème La forêt entre changements et opportunités.

Des changements, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y en a eu au cours des derniers mois. Dès le début du colloque, la directrice générale de ForêtCompétences, SYLVIE GAUMOND, a rappelé la situation qui prévalait avant la crise comparativement à la réalité actuelle. Ainsi, le secteur forestier est passé d’un contexte de pénurie et de vieillissement de la main-d’œuvre, à une situation jamais vue où il y a à la fois un haut taux de chômage et une pénurie de main-d’œuvre.

Constatant que sont les femmes, les jeunes et les plus bas salariés qui sont les plus touchés par les difficultés d’emploi, Mme Gaumond a fait valoir qu’il y a «certainement quelque chose à faire pour les rejoindre et tenter de leur présenter le secteur forestier comme une possibilité pour leur avenir».

Ce faisant, elle référait à la possibilité d’attirer des employés des secteurs d’activités qui ont été durement touchés par la crise comme le tourisme, la restauration, l’hébergement, de même que le commerce de détail, où l’on ne sait toujours pas à quel moment les choses reviendront à la normale.

Développement des compétences

La présidente de la Commission des partenaires du marché du travail, AUDREY MURRAY, est pour sa part venue dire que le contexte actuel se veut pour le secteur forestier une occasion à saisir en termes de développement des compétences.

«Quand on regarde à l’échelle du monde parmi les grandes tendances qui ressortent en regard de la COVID-19, on retrouve clairement le fait pour les entreprises de mettre l’accent sur le développement des compétences», a-t-elle déclaré.

Le contexte de télétravail a bien entendu amené un grand nombre d’employés à développer leurs aptitudes à utiliser les outils numériques. Pour Mme Murray, il importe aussi d’améliorer les compétences des équipes dans des domaines comme la gestion et la communication.

En situation de pénurie de main-d‘œuvre, Mme Murray dit comprendre les entreprises qui ont besoin de leurs employés sur le plancher d être tentées de diminuer le temps de formation. Or, c’est le contraire qu’il faut faire. «On peut y arriver en travaillant en concertation, en collaborant avec les partenaires. Le défi est de devenir plus agiles et de permettre, parexemple, simultanément le travail et les études. Ne pas négliger non plus la dimension d’accompagner les dirigeants d’entreprises qui sont ceux qui doivent gérer le changement».

Perspectives forestières

Le colloque a également fait ressortir à quel point, malgré la pandémie, le secteur forestier tire somme toute très honorablement son épingle du jeu. À preuve, un sondage réalisé auprès des acteurs de l’’industrie par ForêtCompétences a récemment révélé que si un peu plus de 20 % d’entre eux ont assisté à une baisse de leurs activités (0 à 25 %) en raison de la crise, plus de 60 % ont plutôt constaté un maintien de leurs opérations à un niveau normal et 10 % ont même vu une hausse.

La présentation du directeur économie et marchés au Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ), MICHEL VINCENT, est venue appuyée ce constat.

Celui-ci a rappelé que la crise sanitaire a forcé momentanément l’arrêt des constructions de maisons. Puis, quand les chantiers ont redémarré, les entrepreneurs ont dû mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu. Confinés à résidence, des masses de gens ont décidé d’en profiter pour faire des rénovations, avec pour résultat que les scieries ont vu la demande exploser et que le prix du bois d’œuvre a atteint des niveaux records.

Au-delà de cette situation conjoncturelle, M. Vincent a souligné que les perspectives sont très encourageantes pour le secteur forestier. «Les prévisions de mises en chantiers sont à la hausse en ce moment aux États-Unis et se situent toutes autour de 1,3 millions de mises en chantier par année. Ce qu’il y a d’intéressant, c’est qu’on y retrouve une forte proportion de maisons unifamiliales nécessitant beaucoup de bois. Ce sont des nouvelles qui sont de très bon augure pour le secteur forestier pour les prochaines années».

Bilan

Le colloque a également été l’occasion de revenir sur le bilan de la dernière année de ForêtCompétences. Outre les nombreuses formations offertes sur le terrain, rappelons que l’organisme a produit, de concert avec l’autre comité sectoriel de main-d‘œuvre Formabois, le Guide de préparation d’un plan de lutte contre les pandémies.

Réalisé en un temps record, ce document très apprécié a présenté la marche à suivre pour les entreprises en vue d’assurer à leurs employés des conditions de travail sécuritaire et ce, aussi bien en forêt qu’à l’usine.

Le Guide, de même les présentations des conférenciers et la vidéo intégrale du colloque sont disponibles sur le site Web de l’organisme, à l’adresse www.foretcompetences.ca.
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