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Une entreprise familiale qui évolue dans un marché mondial

Véritable « succes story » de l’entrepreneuriat québécois, Équipements Lapierre tire son origine d’une bonne idée qui a fait boule de neige.  Quarante-deux ans après sa fondation par Donald Lapierre, l’entreprise rayonne maintenant partout dans le monde.

Martin Claveau

Équipements Lapierre produit et distribue pratiquement tout ce qui est nécessaire à l’exploitation d’une érablière depuis 1978. La réputation de la firme, dont le siège social est à Saint-Ludger en Beauce, dépasse largement les frontières de La Belle Province. La compagnie compte sur une force de 200 employés pour faire rouler les affaires.

Marché mondial

En plus de distribuer son appareillage ici, Équipements Lapierre écoule également ses produits au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, en Ontario et dans de nombreux états américains.  Selon le Vice-président, CARL LAPIERRE, l’entreprise réalise une bonne partie de son chiffre d’affaires à l’extérieur.  « Nous avons maintenant des clients jusqu’en Russie », nous explique-t-il fièrement.  Les produits, conçus au départ pour les érablières, possèdent la propriété de s’adapter à différents contextes. Ils peuvent être utilisés pour la récolte de n’importe quelle sève qui s’apparente à celle de l’érable. On retrouve, par exemple, des équipements de l’entreprise aussi loin qu’aux Philippines, où ils sont utilisés pour préparer du miel de palme.  On retrouve également des produits Lapierre au Chili où l’on recueille une sève utilisée dans le mélange qui donne ce goût à la Root Beer.  À cela, s’ajoutent les ventes faites à des producteurs québécois qui fabriquent du sirop de bouleau ou de merisier.  Finalement, l’entreprise propose aussi des systèmes de traitement des eaux pour de petites municipalités de 1500 à 2000 habitants. Les localités de Rawdon et Wemotaci dans le haut de la Mauricie utilisent ces systèmes.  Les sources de revenus de la compagnie sont donc diverses.

Plusieurs usines

L’entreprise concentre ses activités dans deux centres de production qui sont situés à Waterloo en Estrie et à Saint-Ludger en Beauce.  « À Waterloo, nous concevons des bouilleuses et des sirotiers.  Du côté de Saint-Ludger, on retrouve le siège social ainsi que l’usine d’extrusion de plastique, où nous créons les tuyaux qui sont utilisés pour récolter la sève. Le village abrite aussi une usine de soudure qui est complémentaire pour nous », commente Carl Lapierre qui souligne qu’Équipements Lapierre possède aussi un magasin d’équipements au Vermont.  « Nous sommes une entreprise familiale qui est devenue internationale », constate-t-il.

Histoire

L’histoire de la compagnie est tout à fait fascinante. « Mon grand-père était producteur de lait et comme beaucoup d’agriculteurs, il possédait une érablière sur sa terre. Il fut parmi les premiers à utiliser de la tubulure pour récolter la sève. Il rencontra différents problèmes techniques, car il ne disposait pas d’équipements adaptés.  À l’époque, les acériculteurs utilisaient souvent des pompes vacuum jumelées à des bols de laiterie, qu’ils branchaient sur leur tracteur, car l’électricité n’était pas chose commune dans les cabanes à sucre», nous raconte le VP.  C’est en 1971, que le père de Carl Lapierre, Donald, a conçu le premier extracteur d’eau d’érable mécanique dédié à l’acériculture. Le succès de ce produit lui a permis de lancer l’entreprise en 1978, après avoir roulé sa bosse chez Pratt & Whitney.  « Mon père ne pouvait pas poursuivre la production laitière de mon grand-père, en raison d’un problème de santé surnommé « le poumon du fermier ».  Lorsque mon grand-père a vendu son quota de lait, car il n’avait pas de relève, son étable est devenue notre première usine, se souvient Carl Lapierre.  «Ce qui nous a propulsés à un autre niveau, ce fut la création en 1983-1984 du premier concentrateur d’eau d’érable performant qui pouvait retiré jusqu’à 80% de l’eau de la sève d’érable tandis que les solutions existantes auparavant ne permettaient pas de dépasser 50% de concentration.».  Grâce à cet outil, aujourd’hui jusqu’à 95% de l’eau peut être retiré de la sève d’érable, ce qui était impossible auparavant. Cette étape marque un jalon important pour l’entreprise puisque l’invention de ce concentrateur révolutionnaire l’a placée en orbite. En 2001 nous avons acheté l’usine de Waterloo et ça nous a donné des idées de grandeur. En 2002, nous avons ouvert l’usine d’extrusion de plastique, et nous avons encore le goût de progresser », relate Carl Lapierre.

Passation des pouvoirs

Aujourd’hui, la compagnie est toujours la propriété de la famille Lapierre.  Les deux sœurs de Carl, CHANTAL et ANICK s’impliquent aussi dans les affaires de l’entreprise.  De son côté, DONALD LAPIERRE, le fondateur, maintenant âgé de 75 ans demeure présent. Il a toutefois laissé la direction générale à sa fille Chantal.  Il habite toujours Saint-Ludger. Selon Carl Lapierre, ce passage marque une étape très importante pour toute la famille.  « Pour nous, ce fut majeur ! Ma sœur est une excellente gestionnaire et mon père a l’habitude de dire quelle voit clair à plein », rigole le vice-président qui semble fort content du rôle qu’il occupe au sein de l’entreprise. « J’aime les défis que nous avons et j’aime le rôle que j’assume dans la gestion et le développement de la compagnie », s’enthousiasme-t-il.

COVID 19

La compagnie n’a pas trop souffert de la pandémie, mais elle a tout de même dû s’ajuster durant les derniers mois.  Un de ces impacts fut l’annulation cette année de la traditionnelle fin de semaine des portes ouvertes, qui se déroule d’habitude en mai.  « Habituellement, c’est important pour les ventes, car environ 3000 personnes défilent durant ce week-end qui correspond à la fin de la saison des sucres. Nous avons tenu un événement Web, mais ce n’est pas la même chose », se désole Carl Lapierre.
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Avril 2024

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